
L’emploi des jeunes est l’un des principaux défis du continent africain. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Les jeunes de 15 à 24 ans représentent 20 % de la population africaine et 41 % des chômeurs. 450 % des jeunes qui ont un emploi occupent un emploi qualifié d’emploi vulnérable. Dans ce contexte de « chômage caché » massif, le nombre de personnes en âge de travailler devrait augmenter d’environ 2035 millions d’ici 2017. Selon le Rapport sur la compétitivité de l’Afrique 100 produit par la Banque mondiale, la Banque africaine de développement (BAD) et le Forum économique mondial, si les tendances de création d’emplois restent inchangées, seuls XNUMX millions d’entre eux pourraient trouver des opportunités d’emploi décent.
Compte tenu de cette situation, il est impératif que le développement de l’EFTP à l’échelle continentale, au-delà de l’augmentation quantitative du nombre de participants à l’apprentissage tout au long de la vie, se traduise par une amélioration de la gestion et de la qualité des systèmes d’EFTP.
La plupart des réformes des systèmes d’EFTP menées par les pays africains accordent une place importante à la gestion de la qualité de la formation. Cependant, les systèmes d’assurance qualité ne sont toujours pas jugés suffisamment efficaces par les acteurs de la formation professionnelle. Pour réussir à relever ce défi, il faut donner une légitimité à la qualité de la formation et à l’excellence de la gestion des centres en s’appuyant sur la transition réussie et durable des apprenants de l’EFTP vers le marché du travail.
La question de la transition formation-emploi a un impact direct sur les bénéficiaires de la formation initiale et continue. Elle est influencée en partie par des facteurs externes tels que la structure et la dynamique des marchés du travail qui ne sont pas abordés dans le présent rapport. Elle découle également de facteurs internes au système, tels que la répartition des rôles entre les directions centrales et les centres et instituts de formation, l'adéquation des qualifications et certifications aux besoins du marché, et la régulation quantitative et qualitative de l'offre de formation en fonction de la demande du marché du travail.
Ce rapport examinera trois questions clés qui ont été soulevées :
Quels mécanismes de certification garantiront la qualité des acquis d’apprentissage et leur adéquation aux besoins économiques en termes de compétences ? Au-delà des cursus proposés par les centres de formation professionnelle (CFP), le contexte africain offre des opportunités multiples et variées de formation professionnelle, notamment par le biais de stages et d’apprentissages, qu’ils soient traditionnels, renouvelés ou en alternance. Les cadres et systèmes de qualification, les processus de certification et de reconnaissance des acquis, ainsi que l’implication du secteur privé dans ces démarches, sont autant d’éléments susceptibles de garantir que les apprenants obtiennent des certificats crédibles qui donnent aux entreprises la confiance de les embaucher, et aux apprenants la flexibilité de s’épanouir professionnellement dans le cadre de l’apprentissage tout au long de la vie.
Quelles stratégies et quels outils permettront d’améliorer la performance des instituts et centres de formation professionnelle en matière d’insertion professionnelle des apprenants ? Parmi les éléments importants conduisant à l’excellence des pratiques de gestion dans les CFP en Afrique, l’atelier a souligné l’importance de la planification stratégique, d’un leadership efficace et transformationnel, d’une gestion axée sur les résultats et du choix des indicateurs clés de performance internes et externes des CFP. Parmi les autres points abordés figurent la nécessité continue de travailler avec les entreprises pour développer des approches de formation liées au monde de l’entreprise et rendre les contenus plus pertinents, le soutien actif à l’insertion professionnelle des diplômés et l’enseignement des compétences entrepreneuriales.
Comment créer un dispositif de suivi performant, capable d’éclairer à la fois l’amélioration continue de la qualité de l’EFTP et la régulation de l’offre de formation ? Les dispositifs de suivi de l’insertion professionnelle ne sont pas encore généralisés. Ils nécessitent l’acquisition d’outils de collecte de données abordables et la participation active des acteurs concernés (CFP, jeunes, analystes de données). Lorsqu’ils existent, et si leurs résultats sont diffusés auprès du grand public et des parties prenantes, notamment les parents, les enseignants du secondaire et les jeunes, leurs résultats peuvent être très utiles en termes d’évolution de l’emploi. Une information largement partagée avec la société civile et la communauté éducative permettra à la fois une régulation quantitative – les parents et les jeunes auront tendance à choisir les filières professionnelles menant aux emplois recherchés – et une régulation qualitative de l’offre de formation, mettant en évidence les filières professionnelles en croissance ou en contraction. Dans les pays où les études prospectives du marché du travail couvrant à la fois le travail rémunéré et le travail indépendant font défaut, l’analyse des taux d’emploi et de formation continue des diplômés peut pallier le manque d’informations actualisées sur les emplois.